Tétraplégie : description et conséquences

La paraplégie et la tétraplégie désignent des paralysies des deux ou quatre membres, provoquées par des lésions de la moelle épinière. 50 000 personnes en France ont perdu l’usage de deux, voire de quatre membres, le plus souvent après un accident, parfois une maladie ou une attaque cérébrale.

Au-delà de ce handicap visible, les para- et tétraplégiques, sont atteints dans leurs fonctions urinaires, digestives et sexuelles …

 

 

Symptômes

 

Lorsque la moelle épinière est endommagée, l’influx nerveux est bloqué à hauteur de la lésion. Au-dessous, les nerfs qui relient la moelle aux muscles ne reçoivent plus les ordres du cerveau (perte des fonctions motrices) et ne peuvent plus lui transmettre d’informations (pertes des fonctions sensitives). Plus une lésion se situe haut sur la colonne, plus grand est le nombre de fonctions corporelles atteintes. Dans la paraplégie, les membres inférieurs et la partie basse du tronc sont affectés (paralysie des deux membres inférieurs) ; dans la tétraplégie, la paralysie porte sur le tronc et les quatre membres.

 

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On compare souvent la moelle épinière à un faisceau de câbles électriques qui transmet les ordres du cerveau aux membres et qui serait « rompu », coupant la transmission. En fait, il arrive souvent que la coupure soit incomplète (la paralysie n'est pas totale sous le niveau de la lésion). D'autre part, la moelle ne sert pas qu'à transmettre des ordres de mouvements à nos muscles.
C'est pourquoi, aux paralysies s'associent, de façon presque systématique, des troubles sensitifs (diminution ou perte de la sensibilité de la peau, d'où risque de lésions qui passent inaperçues) et des troubles de la commande des appareils urinaire (incontinence), intestinal (troubles du transit, constipation) et génito-sexuel (troubles de l'érection). Des contractures musculaires, notamment quand la paralysie n'est pas complète, peuvent être très gênantes.

En cas de paraplégie haute ou de tétraplégie, la paralysie des muscles respiratoires peut entraîner une fragilité, voire une insuffisance respiratoire, qui devient très importante dans les lésions très hautes (nuque) dans lesquelles le diaphragme est paralysé.

 

Vie quotidienne :

 

Le handicap est très variable selon le niveau et la gravité de l'atteinte. Souvent, les sujets paraplégiques conservent, une fois la rééducation initiale terminée, une bonne autonomie, même en fauteuil roulant, car ils peuvent réaliser leurs transferts (passer du fauteuil à un lit, un siège de toilettes), conduire une voiture adaptée, « gérer » eux-mêmes leurs problèmes urinaires (sondage)...

Par contre, dans les paraplégies hautes et plus encore les tétraplégies, l'indépendance est souvent plus précaire, voire impossible pour beaucoup de gestes essentiels. L'aide d'un tiers est alors nécessaire dans les activités courantes comme dans les soins indispensables : problèmes urinaires et intestinaux, prévention des plaies (escarres) de la peau dues à l'immobilité et à la non-perception de la douleur.

Bien entendu, tous ces dysfonctionnements physiques, associés à la paralysie, bouleversent l'existence. Un nouveau mode de vie doit être envisagé. 

 

Traitement de la tétraplégie …

 

Pour soigner la tétraplégie, il faut rétablir les connexions nerveuses entre le système nerveux central et le système nerveux périphérique. Le cas le plus simple consiste à réparer la lésion de la moelle épinière. Malheureusement, la performance est souvent impossible à réaliser.

La rééducation est importante lorsque la lésion est partielle. En s’entraînant, les personnes tétraplégiques arrivent parfois à acquérir un peu de mobilité.

Pour faciliter le quotidien des personnes malades, des outils plus adaptés à leurs possibilités ont été créés.

Pour l’avenir, les scientifiques cherchent à mettre au point des prothèses neurologiques, ou neuroprothèses, pour relier le cerveau aux nerfs des membres paralysés.